En visite au musée...

Écrit par jbm on . Publié dans Français

Un 23 Novembre au musée des Beaux-Arts

   Le vendredi 23 novembre dernier, notre classe de première littéraire s'est rendue au musée des Beaux-Arts de Tours. L'objectif de la sortie étant de faire un écho artistique à notre séquence consacrée au mythe de Pygmalion, découvert en cours de Lettres.

  Pour cela, nous avons été reçus par Mme Dansault qui nous a invités à un riche parcours de découverte de diverses œuvres, dont deux consacrées au thème des représentations picturales du mythe étudié.

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  La visite a commencé par l'apprentissage de la méthodologie d'analyse d'une œuvre artistique. Ainsi, pour décrire une œuvre, il faut commencer par décrire ce que l'on voit, avec des mots simples, en faisant un descriptif précis et factuel des éléments présents. Puis c'est seulement une fois que l'on a effectué un dépouillement systématique que l'on peut avancer vers une interprétation.

    Pour ce faire, notre guide nous a tout d'abord proposé une statue d'un Apollon Pythien, à partir duquel nous avons commencé notre voyage initiatique au cœur de l'Art.

     Nous avons pu reconnaître le dieu grâce à ses attributs (une flèche brisée dans sa main droite, un arc dans l'autre main ; la présence des restes d'un serpent sur le tronc d'un arbre où l'homme se tient en appui, dans une position dite de chiasme). L'adjectif pythien fait allusion au mythe d'Apollon et du serpent Python.

    Cette ronde-bosse antique date du Ie/IIe siècle avant Jésus-Christ mais il s'agit en fait d'un copie d'un antique grec. Bien que retrouvée en excellent état pour son « âge », elle présente quelques traces de restauration. Cependant, comme nous avons pu nous y méprendre, le pont présent entre son corps et son bras est d'origine. On peut aussi dire que cette représentation du Dieu respecte les kanôns (canons : les règles esthétiques de beauté) de l'époque.

    Nous avons poursuivi notre visite par la découverte de trois œuvres picturales.

Nous découvrons d'abord un morceau de réception signé par Jacques Dumont. C'est une pièce qu'il a réalisée pour entrer à l'Académie royale de peinture et de sculpture, en 1728. Ce tableau est une représentation diamétralement opposée à celles que l'on connaît généralement d'Hercule, le demi-dieu et héros. Il est ici en compagnie de la reine Omphale, lorsque celle-ci en tombe amoureuse après l'avoir réduit en esclavage.

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  Il y a donc un décalage entre la musculature du héros, symbole de sa force, et de ses attributs (bracelet et rouet) qui marque sa privation de liberté et sa « féminisation ».

  La magie opérée est représentée par le petit Cupidon, aussi appelé Eros dans la mythologie grecque, se trouvant au dessus du couple. On trouve aussi deux petits bambins potelés : ce sont des putti, des angelots qui n'ont pour rôle que d'être des personnages d'accessoires.

   La mythologie est la principale source d'inspiration des artistes au XVIIIe siècle. Cette œuvre s'inscrit donc d'autant plus dans cette période que la représentation du mythe d'Hercule & Omphale était un véritable effet de mode : on trouve par exemple l'opéra Omphale, d'André Cardinal Destouches dès 1701.

    La seconde toile est réalisée par François Lemoyne en 1729, soit un an après la précédente réalisation. Dans le cadre de notre étude littéraire, nous avions déjà découvert ce tableau mais la voir « en vrai » fut tout autrement plus impressionnant.

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  Sur ce portrait en pied est représenté le sculpteur Pygmalion qui, comme le témoigne sa posture, est en réelle admiration tandis que sa sculpture prends vie. Sa Galatée se meut donc, dans un léger drapé bleuté. Celui-ci dévoilant un sein, laisse planer le doute quant à sa nature : est-elle mortelle ou déesse ?

 On retrouve un putto, non ailé cette fois, au bas. Et au centre, un personnage ailé semble être à l'origine de cette transcendance divine : Cupidon a de nouveau apporté son aide bénéfique.

 

   Enfin, la troisième et dernière œuvre picturale était une esquisse de Jean Baptiste Deshays, un élève du peintre François Boucher. Ce dernier avait lui-aussi réalisé un Pygmalion. La transcendance est ici représentée différemment : c'est Vénus en personne qui anime la sculpture. La déesse est portée par un nuage et escortée de putti, dont l'un d'eux tient un flambeau : le feu de l'amour.

   Nous avons terminé cette matinée par l'écoute d'un extrait de l'opéra-ballet de J.P Rameau, Galatée. Un moment musical plus ou moins apprécié mais qui reste en mémoire comme une bonne découverte.

    La classe est revenue agréablement surprise par cette visite artistique et a grandement apprécié les commentaires et la pédagogie de notre guide, Mme Dansault.

 

- Alice et Nina, 1e L